Bonne année


Les trois petits colibris

 

Il était une fois, comme on dit dans les histoires, mais ce n’est pas une histoire, c’est une rencontre et je vais vous la raconter.

J’étais venue acheter mon sapin de Noël chez le marchand de sapins. Après avoir choisi « mon » sapin, celui qui allait décorer la maisonnée durant ces fêtes de fin d’année, j’attendais la monnaie que le marchand de sapins était parti chercher. Quand… un homme que j’avais vu s’approcher, m’interpella : « C’est vous la patronne ? ». Quel curieux personnage, est-ce que j’ai l’air d’une patronne d’un magasin de vente de sapins ? Je me dis : « Il doit venir demander du travail pour se faire quelques sous pour les fêtes. » Vous voyez que l’imaginaire fonctionne bien… « Non, mais le voilà, il arrive le patron ! » lui répondis-je.
Je repars, ma monnaie dans ma poche, le sapin dans les bras. Mais curieuse, j’écoute la conversation entre les deux hommes et il me semble comprendre que celui qui m’avait prise pour la patronne, demandait s’il pouvait passer le 24 ou le 25 décembre chercher un sapin que le marchand de sapins lui donnerait gracieusement. M’éloignant, je n’entends pas la réponse. Alors je reviens sur ma première hypothèse : « Mais non, il ne vient pas chercher du travail. Il vient chercher un sapin, cela doit être pour son association. » Ce que j’avais oublié de vous dire, c’est que j’avais observé chez cet homme, c’est qu’il avait des cicatrices sur le visage et une légère difficulté à articuler. Alors, je me suis dit, une fois de plus… « Il a un handicap suite à un accident, et il fait partie d’une association ou d’un foyer de personnes handicapées et pour décorer leur local il vient chercher un sapin, et comme ils n’ont pas beaucoup de sous, il demande au vendeur de sapins de faire un geste. » Ah vous voyez, l’imagination travaille beaucoup, je crois que je pourrais écrire des romans, je ne sais pas encore policiers ou à l’eau de rose…

Mais la curiosité bien tenace chez moi, je poursuis mon enquête. Ce qui me fait dire que je serais peut-être plus douée pour les romans policiers que pour les romans d’amour.

Alors que je chargeais « mon » sapin dans la voiture, je le vois qui s’approche de moi et je lui demande : « Alors, vous avez fait affaire ? » Et patatras, toutes mes suppositions sur cet homme s’effondrent ! Mais que de bonheur à l’entendre : « Oui. C’est pour mes enfants, c’est pour Noël. Vous savez je suis musulman, mais c’est important pour nous de fêter Noël. » Je lui réponds que Noël est une fête universelle. « Oui » me dit-il. « Il y a tellement de violences, de haine dans ce monde, que c’est important de fêter la paix, le vivre ensemble… » Je ne saurais vous redire ses mots exacts, je ne les entendais plus vraiment avec ma tête, mais je les entendais avec mon cœur. « C’est pour les enfants… » J’étais vraiment touchée par ce qu’il me partageait, les yeux mouillés par l’émotion, j’ai vu qu’il l’avait vu. Et là, cent mille dollars à parier que ce n’est pas de l’interprétation ! Il m’a tendu la main, et nous nous sommes serrés la main en nous souhaitant un bon et joyeux Noël.











Vous vous rappelez de mon titre « Les trois petits colibris ». Je ne vais pas vous dire pourquoi j’ai choisi ce titre, vous le comprenez bien par vous-mêmes et n'aurez pas de difficultés à identifier quels sont ces trois petits colibris ?
Cependant, pour vous mettre sur la piste, je vais vous raconter cette légende amérindienne que Pierre RABHI aime à redire et qui est le symbole de son Mouvement Colibris.
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes d’eau avec son bec pour le jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces quelques gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! » Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »

Voilà !
Et pour 2017, je vous souhaite, je nous souhaite à chacun, chacune et ensemble de faire notre part pour semer des gouttes d’harmonie, de fraternité, de paix, d’amour là où nous sommes.
 



 





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