Bas les masques !

Bas les masques !

Non ce n'est pas de celui-ci dont je veux vous parler

Ni de l'émission télé du siècle dernier animée par Mireille Dumas...

Mais de celui-là, celui que l'on affiche, le masque du personnage.
 Pas le personnage du théâtre, mais le personnage que l'on montre aux autres pour cacher ses vraies émotions et sa vulnérabilité. 
Je suis triste, j'affiche un sourire
Je suis en colère, je m'efforce de paraitre douce
Je me sens humiliée, je m'enferme dans le silence
Je me montre forte et affirmée, alors qu'à l'intérieur je me sens tremblante et dans l'insécurité...
Pourquoi mettre ce masque ? Parce que j'ai peur. J'ai peur de ne pas me sentir écoutée et comprise, peur d'être jugée ou rejetée, peut-être de me sentir humiliée... si je montre ce que je vis, ce que je ressens, PEUR DE PERDRE L' AMOUR !

C'est ce que nous montre Colette PORTELANCE  dans son livre Relation d'aide et amour de soi : "L'enfant apprend très jeune à présenter une image de lui-même qui ne lui ressemble pas, mais qui a pour avantage de lui attirer l'approbation et l'amour de ses éducateurs. Il enregistre ainsi inconsciemment que ce qu'il est vraiment n'est pas correct et que pour être aimé, il doit être ce que ses parents et ses professeurs veulent qu'il soit. C'est ainsi qu'une part importante de lui-même est niée et remplacée par un personnage qu'il croit idéal. Et pour maintenir l'image, il ira jusqu'au conformisme le plus annihilant et jusqu'au mensonge le plus innocent et le plus inconscient. Sauver l'image devient presque, pour lui, une question de survie en ce sens qu'elle est inconsciemment liée à l'amour. Perdre l'image, c'est perdre l'amour."

Valois ROBICHAUD dans L'égo au cours des âges de la vie, nous parle de l'utilité des peurs, mais aussi des limites et souffrances dont elles peuvent être la cause : "Certaines peurs sont passagères, et même signes d'une bonne santé psychique. La nuit quand nous marchons et pensons entendre un bruit sourd derrière nous, notre coeur se met à battre à fond de train. (...) Or, il existe d'autres peurs dont l'égo est bien fier, comme celle de montrer ses émotions. Pourquoi l'égo exerce-t-il ce contrôle et empêche-t-il la personne de vivre les émotions que sont la peine, la joie et la colère ? Probablement en raison de l'éducation reçue, car on disait que ne pas pleurer, c'est être fort, que le contrôle des émotions est un signe de maturité et de force, et j'en passe. Un tel stoïcisme ne peut que mettre en danger l'équilibre de la personne qui voudrait vivre sa vie avec pleine énergie et puissance."

Avancer masqué ou pas, oui je peux choisir. Je peux choisir de me regarder, de m'accueillir dans ce personnage que je montre. Le personnage c'est ce que Colette PORTELANCE définit comme un mécanisme de défense. M'accueillir pour retrouver mon vrai moi. Bien sûr, il n'est pas question de se montrer à tous et en toutes circonstances dans sa vulnérabilité et sa vérité profonde. Il s'agit d'agir avec discernement et se protéger. 

Yvan PHANEUF dans son ouvrage Devenir un homme "vrai" plutôt qu'un "vrai" homme (comment et pourquoi les hommes cachent-ils leurs émotions) nous dit : "La conscientisation et le changement à partir de ses masques est une démarche qui demande beaucoup d'acceptation de soi, de courage et d'humilité. C'est ce qui favorise ce regard sur soi-même et la reconnaissance des masques comme un mécanisme de défense allant à l'encontre des besoins du coeur. Ayant moi-même fait cette démarche et y veillant encore de près, j'ai développé une plus grande acceptation par rapport à ce mécanisme. Aujourd'hui, plutôt que de porter un jugement, je suis plus sensible aux raisons pour lesquelles une personne porte un masque. Cependant, si une personne est agressante ou violente, je suis conscient que je dois protéger mon intégrité et voir à ma sécurité."

S'accueillir sans jugement, prendre conscience de ses mécanismes de défense, faire de la place à ses peurs et sa souffrance en relation avec une personne de confiance, se choisir plutôt que de se conformer à ce que l'on pense que les autres attendent de nous, se libérer de nos systèmes relationnels insatisfaisants pour trouver la paix du coeur, voilà cette démarche unique que nous propose l'Approche Non Directive Créatrice.




 




 

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Un temps pour soi en relation

Apprendre à s'accompagner !

La quête de sens